Grassy Narrows : Wynne ne promet rien

La première ministre Kathleen Wynne dit qu'elle reconnaît l'ampleur du problème à Grassy Narrows, mais elle veut d'abord discuter avec la communauté.La première ministre Kathleen Wynne veut d’abord discuter avec la communauté de Grassy Narrows.  Photo :  PC/Frank Gunn

La première ministre Kathleen Wynne reconnaît l’ampleur du problème de contamination au mercure dans la communauté autochtone de Grassy Narrows, mais elle n’a pas promis de décontamination. 

Un nouveau rapport, dévoilé lundi, démontre que les niveaux de mercure sont en augmentation dans la région, à la suite d’un déversement de mercure dans la rivière Wabigoon dans les années 1960.

En point de presse à Thunder Bay, Kathleen Wynne, a dit qu’il y a encore beaucoup de travail à faire avant de procéder à la décontamination.

« C’est très important de travailler avec la communauté pour assurer que les décisions prises aujourd’hui sont les meilleures pour l’environnement et l’économie de la communauté, parce que les enjeux sont complexes et nous devons avoir des discussions », déclare-t-elle.

Kathleen Wynne affirme que la priorité est d’abord d’éviter de répéter les erreurs du passé.

La communauté autochtone de Grassy Narrows est entourée d'eau. Entre 1962 et 1970, une papetière, Dryden chemical, a déversé du mercure dans la rivière Wabigoon/English. C'est ainsi que le poisson, principale source de nourriture pour les résidents de Grassy Narrows,a été contaminé.La communauté autochtone de Grassy Narrows est entourée d’eau. Entre 1962 et 1970, une papetière, Dryden chemical, a déversé du mercure dans la rivière Wabigoon.  Photo :  Radio-Canada/Martine Laberge

À Grassy Narrows, cependant, les résidents estiment avoir suffisamment attendu. Ils demandent au gouvernement de décontaminer dès maintenant leurs lacs et rivières.

En 50 ans, trois autres rapports ont déjà recommandé la décontamination, dont un en 1984. Mais aucune action concrète n’a été entreprise, déplore le chef adjoint de Grassy Narrows, Randy Fobister.

« Le mercure ne va pas disparaître par lui-même. Et tant que rien n’est fait, nous continuons à nous empoisonner, de génération en génération, en consommant du poisson contaminé.R »— Randy Fobister, chef adjoint de Grassy Narrows

La principale source de nourriture, accessible et abordable pour la communauté autochtone, demeure le poisson. 

Problème déjà reconnu

La première ministre a déjà reconnu l’existence d’un lien direct entre les problèmes de santé à Grassy Narrows et la contamination au mercure.

D’ailleurs, le rapport publié aujourd’hui avait été commandé par le gouvernement ontarien et la Première Nation de Grassy Narrows alors que Kathleen Wynne était ministre des Affaires autochtones en 2012. Il a été achevé en décembre 2014, mais est demeuré confidentiel jusqu’à ce qu’il soit présenté à la communauté de Grassy Narrows, la semaine dernière.

Selon l’avocate de Thunder Bay Monique Woolnough, qui se présente comme une alliée de Grassy Narrows, la décontamination est la première étape vers la guérison. « J’espère qu’avec la pression continue de Grassy Narrows viendra l’action des gouvernements. C’est 50 ans trop tard, mais on peut commencer maintenant à dépolluer la rivière, ce qui aiderait les gens à retrouver leur culture et à pêcher sans mettre en danger leurs enfants. »