Grassy Narrows : Wynne ne promet rien
La première ministre Kathleen Wynne reconnaît l’ampleur du problème de contamination au mercure dans la communauté autochtone de Grassy Narrows, mais elle n’a pas promis de décontamination.
Un nouveau rapport, dévoilé lundi, démontre que les niveaux de mercure sont en augmentation dans la région, à la suite d’un déversement de mercure dans la rivière Wabigoon dans les années 1960.
En point de presse à Thunder Bay, Kathleen Wynne, a dit qu’il y a encore beaucoup de travail à faire avant de procéder à la décontamination.
« C’est très important de travailler avec la communauté pour assurer que les décisions prises aujourd’hui sont les meilleures pour l’environnement et l’économie de la communauté, parce que les enjeux sont complexes et nous devons avoir des discussions », déclare-t-elle.
Kathleen Wynne affirme que la priorité est d’abord d’éviter de répéter les erreurs du passé.
À Grassy Narrows, cependant, les résidents estiment avoir suffisamment attendu. Ils demandent au gouvernement de décontaminer dès maintenant leurs lacs et rivières.
En 50 ans, trois autres rapports ont déjà recommandé la décontamination, dont un en 1984. Mais aucune action concrète n’a été entreprise, déplore le chef adjoint de Grassy Narrows, Randy Fobister.
La principale source de nourriture, accessible et abordable pour la communauté autochtone, demeure le poisson.
Problème déjà reconnu
La première ministre a déjà reconnu l’existence d’un lien direct entre les problèmes de santé à Grassy Narrows et la contamination au mercure.
D’ailleurs, le rapport publié aujourd’hui avait été commandé par le gouvernement ontarien et la Première Nation de Grassy Narrows alors que Kathleen Wynne était ministre des Affaires autochtones en 2012. Il a été achevé en décembre 2014, mais est demeuré confidentiel jusqu’à ce qu’il soit présenté à la communauté de Grassy Narrows, la semaine dernière.
Selon l’avocate de Thunder Bay Monique Woolnough, qui se présente comme une alliée de Grassy Narrows, la décontamination est la première étape vers la guérison. « J’espère qu’avec la pression continue de Grassy Narrows viendra l’action des gouvernements. C’est 50 ans trop tard, mais on peut commencer maintenant à dépolluer la rivière, ce qui aiderait les gens à retrouver leur culture et à pêcher sans mettre en danger leurs enfants. »