Mercure : les Autochtones de Grassy Narrows poursuivent Ottawa et l’Ontario

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Les membres de la Première Nation de Grassy Narrows, dans le Nord de l’Ontario, ont déposé une poursuite contre les gouvernements ontarien et fédéral relativement aux « terribles séquelles causées par la contamination au mercure de leur rivière vitale ».

Nombre de membres de la petite communauté autochtone souffrent de symptômes d’empoisonnement au mercure qui a été déversé dans les années 1960 et 1970 par une papetière de Dryden dans la rivière English-Wabigoon, après avoir consommé du poisson.

Selon la poursuite, Ottawa et l’Ontario ont manqué à leurs « obligations », en vertu du Traité numéro 3, d’assurer que les habitants de Grassy Narrows puissent pêcher en toute sécurité, une activité de << subsistance >> et une << pierre angulaire >> pour la communauté.

La Première Nation cite une récente étude de l’Université Western qui conclut que les rejets de la papetière Reed Paper de Dryden, combinés au mercure existant dans l’eau, ont entraîné des niveaux élevés de méthylmercure, un composé encore plus toxique.

<< Cette cause sera un test en matière d’engagement de l’Ontario et du Canada pour la vérité, la réconciliation et la justice >>, ajoute la communauté dans un communiqué.

Les dommages réclamés ne sont pas chiffrés dans la poursuite. << Grassy Narrows est une communauté en crise >>, affirme l’avocate Adrienne Telford, qui représente la Première Nation. << Elle a besoin de beaucoup de soutien financier, socioéconomique et de santé. >>

Des promesses pas encore remplies

Le gouvernement fédéral a confirmé récemment l’octroi de 140 millions de dollars, promis en 2017, pour la construction d’un centre de soins dans la communauté. Les travaux doivent commencer cet été.

La province avait aussi promis 85 millions en 2017 pour la décontamination de la rivière English-Wabigoon. Or le cours d’eau demeure pollué. La ministre ontarienne de l’Environnement, Andrea Khanjin, a assuré lundi que la province s’engageait toujours à décontaminer la rivière.

<< Si c’était près des chalets des Ontariens, la rivière aurait été dépolluée depuis des décennies >>, fait valoir Me Telford.